Cercles de partage Makusham mishtashkeu

10 février 2023, 11 h 30 - 15 h 00

Salon Orange
Centre Pierre-Péladeau de l’UQAM
300, boul de Maisonneuve Est
En français
Entrée libre
Réservation requise
Places limitées

Diffusion en direct sur la page Facebook du GRIAAC

Participantes : Eruoma Awashish, Hannah Claus, Marie-Andrée Gill, Sophie Kurtness, Soleil Launière, Caroline Nepton Hotte, Sonia Robertson
Invitée d’honneur : Joséphine Bacon

Les créatrices des Premières Nations réactivent les rôles sociaux ancestraux des femmes autochtones en proposant d’autres modalités d’expression issues des savoir-faire et savoir-être des femmes. L’activité publique Makusham mishtashkeu se divise en deux cercles de partage qui rassemblent et mettent en valeur quelques-unes de ces créatrices phares afin de proposer des pistes de réflexion innovantes pour questionner les pratiques au Kepek. Le premier cercle réunit la commissaire Sonia Robertson et les artistes Marie-Andrée Gill, Sophie Kurtness et Soleil Launière, toutes de Mashteuiatsh. Elles partageront les techniques et pratiques qu’elles ont explorées pour exprimer leurs imaginaires du territoire Nitassinan dans le cadre de l’exposition Eshi uapatakau ishkueuatsh tshitassinu / Regards de femmes sur le territoire. Le second cercle de partage, intitulé Déverser le territoire pour que pousse le lichen, propose de réfléchir à la décolonisation des espaces de diffusion, qui consiste en un processus de transformation des lieux, de déconstruction, de renversement et d’inversement des rapports de pouvoir. Le public pourra entendre et échanger avec Eruoma Awashish, Hannah Claus et Sonia Robertson, trois artistes-commissaires autochtones inspirantes dans une discussion animée par Caroline Nepton Hotte. 

À propos des invitées

Eruoma Awashish est de la nation Atikamekw Nehirowisiw et a grandi dans la communauté d’Opitciwan. Elle est mère, artiste et engagée pour sa nation. Elle est maintenant établie au Pekuakami (Lac-Saint-Jean) et son atelier se trouve dans la communauté ilnue de Mashteuiatsh. Elle est détentrice d’un baccalauréat interdisciplinaire en art de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle s’intéresse à la peinture, à l’installation, à la performance, à la vidéo, à la sérigraphie et à la danse traditionnelle. Sa démarche artistique empreinte de spiritualité vise à créer des espaces de dialogues pour favoriser une meilleure compréhension des cultures des Premières Nations. La décolonisation du sacré est au cœur de sa pratique.

Poète, réalisatrice, documentariste, parolière et conteuse, Joséphine Bacon est une Innue originaire de Pessamit. Elle est une auteure phare du Québec de renommée internationale et une grande ambassadrice de la culture des Premières Nations au Québec et à l’étranger. Très engagée sur la scène littéraire et artistique autochtone, elle inspire aux jeunes générations la fierté d’être autochtone et la volonté de défendre leur langue et leur culture. Traductrice-interprète et enseignante depuis 40 ans de l’innu-aimun, Joséphine Bacon a voué sa vie à l’écoute et à la transmission du savoir des aîné·e·s. Elle écrit en parcourant les kilomètres de sa mémoire où sont enregistrés les récits des ancêtres à qui elle servait d’interprète. En enrichissant la littérature d’œuvres écrites en innue et transposées en français, elle signe une nouvelle page de la poésie québécoise tout en contribuant à pérenniser la langue innue.

Hannah Claus est une artiste transdisciplinaire Kanien’kehá:ka et anglaise. Elle est membre de la communauté Kenhtè:ke en Ontario. Dans sa pratique artistique, elle explore l’épistémologie Kanien’kéhá:ka en tant que relations matérielles et sensorielles, actives et transversales. Élue à la confrérie nord-américaine Eiteljorg en 2019 et récipiendaire du Prix Giverny 2020, ses expositions collectives récentes incluent Le synthétique au cœur de l’humain au Centre culturel canadien à Paris, Whetūrangitia [Composés des étoiles] au Musée des beaux-arts Dowse, à Wellington (Nouvelle-Zélande) et Initawá [La comprendre d’une certaine façon], une exposition itinérante aux maisons de la culture à Montréal. Parallèlement à sa pratique artistique, elle est professeure dans le Département des arts visuels de l’Université Concordia et titulaire de la Chaire de recherche Onkwehonwené:ha dans cette même université. Elle est co-fondatrice du Centre d’art daphne, un nouveau centre d’artistes autochtone autogéré et sans but lucratif à Montréal.
hannahclaus.net

Ilnue de Mashteuiatsh, Marie-Andrée Gill vit à Petit-Saguenay. Artiste, scénariste et autrice, elle porte un regard sur le monde empreint de poésie. Une poésie pure, brute et sans détour. Elle utilise un langage qui rappelle le nehlueun, langue ilnu, par la force de ses images et qui donne place au rire typique des Ilnuatsh. Son écriture se situe entre kitsch et existentiel et se déploie dans l’intime et la relation au territoire comme guérison. Son travail s’inspire du quotidien et de la culture pop pour faire une transition vers un monde décolonial. Elle affirme ainsi son identité ilnue adaptée, ancrée dans les valeurs de ses ancêtres et de l’oralité, mais totalement actuelle. Son premier recueil, Béante (La Peuplade, 2012), a été finaliste au prix du Gouverneur Général du Canada en 2013. Avec son plus récent recueil, Chauffer le dehors (La Peuplade, 2019), elle a été finaliste pour le prix Nelligan 2019 et a gagné le Prix poésie du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean 2019 et le Indigenous Voice Award 2020.

Ilnue de la communauté de Mashteuiatsh, Sophie Kurtness est une artiste multidisciplinaire qui détient un baccalauréat interdisciplinaire en art de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Ses œuvres, qui questionnent les frontières de la peinture et de l’installation, s’inspirent du Nitassinan, du territoire et de la culture des Pekuakamiulnuatsh. Elles expriment le lien qui unit l’Ilnu à la terre, aux esprits et aux animaux. Son travail est un mélange entre sensibilité et force, entre ce que l’on voit et ce que l’on ressent. Il est subtil, poétique, intelligent et parfois dérangeant. Ses œuvres ont été vues au Musée amérindien de Mashteuiatsh à plusieurs reprises ainsi qu’à Séquence (Chicoutimi), Espace F (Matane) et la Maison de la culture Frontenac (Montréal), entre autres. Sophie Kurtness a participé à plusieurs symposiums art-nature, notamment au Mexique. Elle est codirectrice artistique de la nouvelle exposition permanente du Musée amérindien de Mashteuiatsh qui a reçu le prix Excellence de l’Association des musées canadiens.

Originaire de la communauté ilnue de Mashteuiatsh, Soleil Launière vit et œuvre à Tiöhtià:ke – Mooniyang (Montréal). Elle s’inspire des mythes et de l’esprit des animaux dans ses œuvres contemporaines diffusées au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Australie et aux États-Unis. Elle est une artiste multidisciplinaire alliant le chant, le mouvement, le théâtre et l’art performance, auxquels elle intègre parfois images et sons. En 2019, elle présente sa première production Umanishish à l’Usine C, signe la mise en scène de Nikamotan-Nicto présenté dans le cadre de Présence autochtone et joue sur les scènes du Centre national des arts (CNA) et du Diamant avec Là où le sang se mêle. En 2020, elle est co-metteure en scène de Courir l’Amérique présenté au Théâtre de Quat’Sous et présente sa deuxième production Sheuetamu. Elle complète une résidence de deux ans à l’École nationale de théâtre du Canada. Elle sortira bientôt un album avec le soutien de Musique Nomade.
soleil-launiere.com

Caroline Nepton Hotte est candidate au doctorat au Département de sciences des religions et professeure régulière au Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Également membre de la communauté ilnue de Mashteuiatsh, elle s’intéresse depuis plus de vingt ans aux questions autochtones, particulièrement aux enjeux concernant les femmes des Premières Nations. S’inspirant des travaux critiques féministes et des réflexions sur les épistémologies autochtones, elle documente et analyse les continuités et les transformations des expressions des identités et des cosmologies autochtones à travers les pratiques artistiques des femmes autochtones, notamment via l’usage d’outils médiatiques et numériques.

Ilnue de Mashteuiatsh où elle vit actuellement, Sonia Robertson est artiste, art-thérapeute et commissaire. Depuis l’obtention de son baccalauréat interdisciplinaire en art de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) en 1996, elle a participé à de nombreux évènements artistiques au Canada, en France, en Haïti, au Mexique et au Japon. Elle a développé une approche in situ qui devient de plus en plus participative. L’art est pour elle un moyen d’expression et de guérison puissant. En 2017, elle a complété une maîtrise en art-thérapie à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) au cours de laquelle elle a créé une approche liée à l’imaginaire des peuples chasseurs-cueilleurs. Depuis 1994, elle a participé à des projets situés à la frontière entre l’art et l’art-thérapie en tant que commissaire. Son approche bienveillante mène souvent les artistes à explorer d’autres champs d’expression. Elle a agi comme commissaire pour le projet Aki Odehi au Centre d’exposition de Val-D’Or et chargée de projet au Musée amérindien de Mashteuiatsh pour l’exposition permanente participative, L’esprit du Pekuakamiulnu en 2005. Ces deux projets reçurent le prix d’excellence de la Société des Musées du
Québec (SMQ).
puamuna.com

 

 

Exposition liée