Nomos et Physis
Commissaire : Ali Akay
Artistes : Laurent Grasso, Seza Paker, Sarkis, Erinç Seymen + son:Da
30 avril 2010 - 5 juin 2010
Vernissage : 29 avril 2010, 17 h 30
C’est avec la présentation de Nomos et Physis que la Galerie de l’UQAM terminera sa programmation 2009-2010. L’exposition montrera quatre projets réalisés par des artistes européens : Laurent Grasso, Seza Paker, Sarkis et Erinç Seymen + son:Da. Le commissariat est assuré par Ali Akay, philosophe et commissaire œuvrant fréquemment au Musée d’art moderne et au centre Akbank Sanat d’Istanbul. Le vernissage aura lieu en présence du commissaire, de Laurent Grasso et de Seza Paker.
Exposition
La thématique de l’exposition aborde les diverses formes de relations que nous entretenons avec les institutions politiques. Il est dans l’ordre des choses, pour des artistes, de réfléchir aux problématiques qu’elles soulèvent, qu’il s’agisse de celles liées à l’éducation ou au mariage, par exemple, des enjeux de société que le commissaire qualifie, du point de vue de la philosophie, de « nomos des institutions ».
Cette idée renvoie au débat d’origine grecque sur le lien entre la Loi (Nomos) et la Nature (Physis). Les stoïciens pensaient que la nature était la seule loi à laquelle l’humain pouvait se fier et que, de ce fait, les lois devaient être naturellement instaurées. Celles-ci furent donc établies conformément à la nature des humains et relativement au Cosmos, c’est-à-dire à la grande cité des dieux et à sa petite cité, celle de l’homme. Les œuvres de l’exposition, où nous retrouvons des allusions à la fugacité du temps, à l’armée, à la surveillance, etc., ont été réunies par le commissaire comme manière d’exemplifier cette nécessaire relation entre la Loi et la Nature.
Artistes
Récipiendaire du Prix Marcel Duchamp en 2008, Laurent Grasso vit et travaille à Paris. Il a fait ses études à la Cooper Union School de New York, à la Central Saint Martins School of Art de Londres ainsi qu’à l’École des Beaux-Arts de Paris. Son travail, qui a pour point de départ la recherche scientifique, les conventions filmiques et les récits littéraires, tente d’extraire de la réalité ordinaire des phénomènes ou des situations potentiellement cinématographiques. Ses œuvres, qui introduisent une part d’étrangeté dans des situations qui ne le sont pas a priori, ont notamment été exposées à la Biennale de Lyon, au Centre Georges Pompidou, à la galerie du Jeu de Paume et au Palais de Tokyo à Paris, ainsi qu’au Crédac à Ivry-sur-Seine, aux Abattoirs de Toulouse, au Swiss Institut à New York, au Fresnoy à Tourcoing, au Festival du film de Locarno, à la Zoo Galerie à Nantes et au Castello di Rivoli à Turin. Il est représenté par la Galerie Chez Valentin à Paris et Sean Kelly Gallery à New York.
Seza Paker, née en Turquie, vit et travaille entre Paris et Istanbul. Au cœur de son œuvre protéiforme, installations, dessins, performances, vidéos et photographies s’imbriquent plastiquement d’un projet à l’autre. À Istanbul, Galerist, la Kasa Gallery de l’Université de Sabanci ainsi que la Selçuk Yasar Art Gallery ont présenté son travail dans le cadre d’expositions individuelles. Seza Paker a aussi participé à de nombreuses expositions de groupe, notamment Hep Ayni Sarki et Vecd Halleri au Akbank Sanat à Istanbul, Documenta-Multitudes-Icône Project à Kassel, Cosmopolis 1 : Microcosmos X Macrocosmos au State Museum of Contemporary Art de Thessoloniki en Grèce et Refrain Odyssea au Total Museum of Contemporary Art à Séoul en Corée du Sud. Ses œuvres ont aussi été exposées lors de grandes manifestations internationales, telles la Biennale de Santiago au Chili, la Biennale de vidéo de São Paulo au Brésil, la Biennale de Buenos Aires en Argentine et la Biennale d’Istanbul en Turquie. L’artiste est représentée par Galerist à Istanbul.
Après quelques expositions au début des années soixante, Sarkis s’installe, en 1964, à Paris. Dès lors s’élabore son œuvre en appui sur une archéologie personnelle – sorte de récit mythique et autobiographique –, où le déplacement, la patrie, la mémoire, la disparition, mais aussi le retour constituent le cœur. En 1969, il participe à la très célèbre exposition Quand les attitudes deviennent formes, à la Kunsthalle de Berne, organisée par Harald Szeemann. Il a fait partie de la plupart des grandes manifestations internationales, dont la Documenta de Kassel, la Biennale de Sydney, la Biennale de São Paulo, l’exposition Magiciens de la terre, la Biennale d’Istanbul, la Biennale de Venise et la Biennale de Lyon. Jusqu’au 21 juin 2010, le Centre Georges Pompidou à Paris présente une importante exposition de l’artiste dans le cadre de laquelle il a infiltré les salles du musée. L’artiste est représenté par Galerist à Istanbul.
Erinç Seymen est né à Istanbul, une ville qu’il habite toujours. Cet artiste de la relève est diplômé de la Mimar Sinan University et de la Yildiz Technical University. Ses œuvres, qui s’offrent sous des formes très variées, usent de la peinture, du dessin, de la vidéo, de l’installation, de la photographie, de la performance et de la musique électro-accoustique. Au cours des dernières années, ses réflexions ont été orientées sur la militarisation, le nationalisme, les gender politics, l’iconographie populaire ainsi que sur les relations de pouvoir. Après avoir réalisé trois expositions individuelles au centre Galerist à Istanbul, il a récemment présenté une exposition au Finnish Museum of Photoghraphy à Helsinki et au Van Abbe Museum à Eindhoven. Il collabore avec l’association Lambdaistanbul et écrit occasionnellement pour les revues Art-ist, Kaos GL et Siyahi. Il travaille avec le collectif son:Da, formé de Metka Golec et de Horvat Miha, tous deux nés à Maribor en Slovénie. L’artiste est représenté par Galerist à Istanbul.
Commissaire
Après des études en sociologie, en sciences politiques et en philosophie, Ali Akay devient professeur à l’Université des Beaux-Arts Mimar Sinan, à Istanbul. Il enseigne aussi à l’Université Paris VIII, à l’Institut National d’Histoire de l’Art à Paris et à Humbolt University à Berlin. Ses travaux comprennent de nombreuses traductions et publications alliant art contemporain et sociologie. Fondateur des revues Toplumbilim et Plato, il a traduit et introduit Gilles Deleuze et Félix Guattari en langue turque (Dialogues, « La Machine de Guerre »). Il est fréquemment commissaire d’exposition au Musée d’art moderne d’Istanbul et à Akbank Sanat (Istanbul).