Hank Bull. Connexion
Commissaires : Joni Low, Pan Wendt
Artiste : Hank Bull
23 octobre 2015 - 5 décembre 2015
Vernissage : 22 octobre 2015, 17 h 30
La Galerie de l’UQAM présente Connexion, une exposition majeure de l’artiste canadien Hank Bull. Méconnu du grand public malgré son importance fondamentale dans le développement des arts visuels au Canada, Hank Bull occupe une place centrale dans un réseau mondial d’artistes et d’institutions variées. L’exposition transforme les archives personnelles de l’artiste, couvrant une période de plus de cinquante ans, en une installation sculpturale. Ni une rétrospective ni une exposition d’archives, Hank Bull. Connexion cherche plutôt à faire sens des matériaux récoltés par l’artiste tout au long de sa carrière et à mettre en lumière une pratique artistique basée sur la collaboration.
Le vernissage aura lieu le jeudi 22 octobre, à 17 h 30, en présence de l’artiste et des commissaires Joni Low et Pan Wendt.
Hank Bull. Connexion est organisée et mise en circulation par le Musée d’art du Centre de la Confédération, Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, avec l’appui du Conseil des arts du Canada.
L’exposition
Depuis les années 1970, l’artiste multimédia de Vancouver Hank Bull joue un rôle de liaison entre les artistes et les milieux artistiques à l’échelle internationale. D’abord inspirée par la musique expérimentale, l’art postal, Fluxus et les performances absurdes associées à Dada et à la pataphysique, une bonne part de sa pratique a été éphémère et dialogique, produite pour un public underground dans des contextes improvisés ou dirigés par l’artiste. La performance, la communication et la création de réseaux ont donc souvent éclipsé la production d’objets matériels. Pourtant, ceux-ci ont joué un rôle important dans la carrière de Bull, comme documents, outils de communication, accessoires et objets esthétiques en soi. Hank Bull. Connexion examine les traces matérielles d’une vie vécue en tant que forme d’art en exposant la collection variée de l’artiste comme une installation sculpturale.
Présentée en différents états d’ordre et de chaos, cette panoplie d’objets – accessoires de performance, photographies, vidéos, documents, technologie – met en évidence un réseau de relations avec des artistes et des milieux du monde entier. Elle incarne une pratique axée sur la collaboration qui fait constamment appel à la juxtaposition et à l’échange au-delà des frontières – qu’elles soient géographiques, temporelles, culturelles, politiques, disciplinaires ou psychiques. L’agencement d’objets créé par Bull, dans lequel un vase décoratif en céramique peut confortablement siéger à côté d’une pile de journaux politiques ou d’un accessoire de cinéma, reflète l’expérimentation de façons collectives de travailler, de vivre et d’être ensemble, qui se trouve au cœur de cette approche. Les liens entre des objets apparemment incongrus suscitent des associations inattendues tout en se prolongeant vers leur signification sociale élargie et leur histoire. Pour Bull, l’art est une manière d’être dans le monde, de réagir à la matière du social, d’improviser avec elle et de la sculpter. Connexion propose une notion élargie de l’artiste en tant qu’agent de liaison entre les gens.
L’artiste
Hank Bull est né à Calgary (Alberta) en 1949 et vit à Vancouver depuis une quarantaine d’années. Artiste multimédia et engagé, il a été un membre important du légendaire centre d’artistes Western Front Society depuis 1973. Il est aussi le fondateur et directeur exécutif du Centre A depuis 1999, un organisme dédié à la diffusion de l’art contemporain asiatique. Hank Bull est un pionnier dans l’utilisation des technologies de télécommunication et il s’est joint, entre 1978 et 1986, à un réseau mondial d’artistes qui ont produit des œuvres collectives utilisant la transmission à distance de vidéo et de texte. Lors de son voyage autour du monde avec l’artiste Kate Craig dans les années 1980, il a fait la rencontre de nombreux artistes au Japon, en Indonésie, en Inde, au Cameroun, en Yougoslavie et en France. Dans le sillage de cette expérience, il a fondé, avec Robert Filliou, l’association The Afro-Asiatic Combine (1983), dédiée à la recherche de l’influence de la pensée africaine et asiatique sur la culture occidentale. Son travail a été présenté au Museum of Modern Art (1991), de même qu’à la Biennale de Venise (1986), à la Documenta de Kassel (1987) et à Ars Electronica (1982, 1989). Membre actif de sa communauté, il a servi pendant cinq ans sur le Comité sectoriel pour les arts et la culture de la Commission canadienne de l’UNESCO et a été un contributeur régulier à Point des arts, une initiative de Son Excellence Michaëlle Jean, gouverneure générale. Ses œuvres se retrouvent dans les collections du Musée des beaux-arts du Canada, du Netherlands Media Art Institute, ainsi que dans de nombreuses collections privées.
hankbull.ca
Les commissaires
Joni Low est une commissaire indépendante et auteure vivant à Vancouver. Parmi ses commissariats récents, notons Fountain: the source or origin of anything, un projet de Laiwan comprenant une murale photographique extérieure de grand format et une oeuvre web (The Wall: CBC Plaza, 2014), ainsi que Idle Wild de DRIL art collective (Café for Contemporary Art, 2012). Ses écrits ont été publiés dans de nombreux catalogues d’expositions, de même que dans les revues Canadian Art, C Magazine, Fillip, The Capilano Review et Yishu: Journal of Contemporary Chinese Art. Elle est membre de Other Sights for Artists’ Projects et de la Doryphore Independant Curators Society, et a travaillé au sein de nombreuses institutions dont la Vancouver Art Gallery, Long March Space Beijing et le Centre A, où elle a développé un centre de références spécialisé sur l’art asiatique contemporain.
Conservateur au Musée d’art du Centre de la Confédération à Charlottetown (CCAG), Île-du-Prince-Édouard, depuis 2010, Pan Wendt a également travaillé comme un commissaire indépendant, critique d’art, et a été conservateur adjoint au Confederation Centre Art Gallery de 2007 à 2010. Notons parmi ses projets les expositions suivantes : James Lee Byars: Letters from the World’s Most Famous Unknown Artist (Mass MoCA, 2004); Colleen Wolstenholme: A Divided Room (CCAG, 2008); Funkaesthetics (with Luis Jacob, Justina M. Barnicke Gallery, 2009); Free Parking (CCAG, 2011); Aganetha Dyck: Guest Workers (CCAG, 2011); Swintak et Don Miller: Artist-Run Bunker, Vol. 1 (CCAG, 2012); et Quotation (CCAG, 2013). Il est co-commissaire de l’exposition Art in the Open à Charlottetown depuis sa création en 2011. Il a enseigné à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, siégé à de nombreux jurys locaux et nationaux, et publié dans diverses revues d’art contemporain et catalogues d’art.
Le catalogue
Le vernissage du 22 octobre sera aussi l’occasion de lancer la publication accompagnant l’exposition. Richement illustré, le catalogue est publié par le Musée d’art du Centre de la Confédération en collaboration avec la Burnaby Art Gallery. Construite comme le serait un cahier de notes de l’artiste, la publication poursuit le travail de l’exposition en créant des liens multiples entre les éléments disparates des archives rassemblées. La publication comprend aussi des textes de Hank Bull, des commissaires Joni Low et Pan Wendt ainsi que des contributions de Serge Guilbault, Alex Muir, Kevin Rice et Ellen van Eijnsbergen.