Épreuve de distance
Commissaires : Sylvie Readman, Mario Côté, François Lacasse
Artistes : Lucio de Heusch, Seton Smith, Will Gorlitz, Susan McEachern, Joseph Branco, Martine Audet, Normand de Bellefeuille, Louise Dupré, Thérèse St-Gelais, Jean-Émile Verdier
5 septembre 2003 - 4 octobre 2003
Vernissage : 4 septembre 2003, 17 h 30
La Galerie de l’UQAM et l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM présentent, du 5 septembre au 4 octobre, l’exposition Épreuve de distance. Le public pourra y voir des œuvres de Lucio de Heusch, Seton Smith, Will Gorlitz, Susan McEachern et Joseph Branco. Le vernissage aura lieu le jeudi 4 septembre, à 17 h 30.
L’exposition Épreuve de distance, projet expérimental proposé par l’École des arts visuels et médiatiques, a été mise sur pied par trois professeurs et artistes, Sylvie Readman, Mario Côté et François Lacasse, les commissaires de l’exposition. Celle-ci porte sur l’idée de distance et d’épreuve qu’occasionne la perception des œuvres. À partir de différentes stratégies employées en arts visuels pour capter et retenir le regard, les commissaires ont cherché à rendre compte de l’effet de la mise à distance de l’image chez le spectateur. Que ce soit par brouillage, voilement ou en utilisant le leurre de la proximité, le spectateur est confronté à l’« épreuve » de la saisie de l’œuvre car celle-ci, tout en se donnant à son regard, rend en même temps manifeste son retrait.
Dans un premier temps, le projet s’est amorcé à partir d’un tableau intrigant de Lucio de Heusch, intitulé L’île aux corneilles, où sont utilisés différents modes de représentation tels que le trompe-l’œil, le dessin schématique et la mise en silhouette. À partir de ce tableau, les commissaires ont cherché d’autres artistes qui exploraient différentes stratégies pour retenir le spectateur, pour susciter un désir de voir ou de savoir. C’est à ce moment qu’ils se sont arrêtés sur le travail de l’artiste américaine vivant à Paris, Seton Smith, qui capte, d’une manière trouble, des objets déjà réfléchis par le verre. Elle présentera son travail pour la première fois à Montréal, dans le cadre d’Épreuve de distance.
Ensuite, ils ont choisi le Torontois Will Gorlitz qui a peint une série de quatre tableaux, As it is, représentant des appareils photos immergés dans l’eau, et la Néo-Écossaise, Susan McEachern, qui invite plutôt à une plongée introspective dans le quotidien en créant une mise à distance par l’emploi de mots. Enfin, ils ont voulu produire un effet de rupture en montrant un objet (cible circulaire et moulage de cire) de Joseph Branco, qui rejoue à sa manière les enjeux du quotidien, du photographique et du pictural.
Des textes sur les œuvres
Dans un deuxième temps, le projet explore les rapports potentiels entre l’œuvre d’art visuel et le texte. Cinq auteurs ayant des pratiques appartenant aux domaines de la poésie, de la théorie et de l’histoire de l’art se sont prêtés à l’expérience d’une réflexion créatrice à partir des œuvres choisies. Martine Audet, Normand de Bellefeuille, Louise Dupré, Thérèse St-Gelais et Jean-Émile Verdier ont produit un ensemble de textes qui rend compte des rapports complexes et multiples entre les arts visuels et le travail d’écriture. Les auteurs feront une présentation publique de leurs textes lors d’une table-ronde qui aura lieu durant l’exposition.
L’espace de la galerie permettra autant de voir les œuvres des artistes que d’entendre des bribes de textes des auteurs. À partir de fragments enregistrés et lus par ces derniers, Mario Côté a élaboré une œuvre sonore qui permettra de faire une expérience singulière des œuvres et un parcours inattendu de l’exposition. Le catalogue de l’exposition sera disponible sur place. Judith Poirier, professeure à l’École de design de l’UQAM, a signé la conception et la réalisation graphiques de la publication. Un CD audio reprenant l’intégralité des textes lus par les auteurs sera inséré dans le catalogue.
L’exposition Épreuve de distance, est réalisée par l’École des arts visuels et médiatiques et la Galerie de l’UQAM et la publication est produite avec la collaboration des Éditions Lux. Le projet a été rendu possible grâce au soutien financier du Conseil des Arts du Canada, du Service de la recherche et de la création de l’UQAM et du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture.