Nancy Spero. L’image parlée

Commissaire : Louise Déry

Artiste : Nancy Spero

10 mai 2001 - 23 juin 2001

Vernissage : 9 mai 2001, 17 h 30

La Galerie de l’UQAM inaugure en présence de l’artiste, le 9 mai à 17 h 30, l’exposition Nancy Spero. L’image parlée / The Spoken Image, réalisée par Louise Déry, commissaire et directrice de la Galerie de l’UQAM. À cette occasion, le catalogue de l’exposition, qui a cours jusqu’au 23 juin 2001, sera également lancé.

Une artiste engagée

Le travail de Nancy Spero prend place au coeur des changements que connaissent les grands récits : celui de l’histoire des femmes et de ce qu’il est convenu d’appeler dorénavant les féminismes, celui de l’histoire de leur art dans le système de légitimation du musée et de la critique, celui de l’histoire de l’art amenée depuis peu à leur ménager une place et celui de l’histoire sociale toute entière qui s’est trouvée considérablement transformée des suites de ce que d’aucuns ont appelé la plus grande révolution du XXe siècle.

Les œuvres exposées

Ce n’est pas sans fierté que la Galerie de l’UQAM a réuni quelques-unes des œuvres les plus importantes de sa production. Dans cette exposition, placée sous le signe de l’image parlée, les 22 grands panneaux de The First Language, une œuvre de 1979-1981 faisant près de 200 pieds de longueur, mettront le visiteur en contact avec les thèmes, les formes et les techniques d’impression et de dessin de l’artiste. Se rencontrent ici de nombreuses figures de femmes qui peuplent et enluminent ses planches et qui, malgré leur appartenance à des temps et à des espaces différents, convergent et conversent en toute liberté sur les impressionnantes frises de papier qui signent par excellence la manière Spero. En complément, une œuvre plus récente, Marlene, Sky Goddess, Lilith, de 1989, composée de sept panneaux dessinés et imprimés manuellement sur papier, poursuit l’élaboration du répertoire féministe de l’artiste avec, entre autres, la figure reconnaissable de Marlene Dietrich.

Nancy Spero. L’image parlée / The Spoken Image permet de voir ces œuvres et, dans le contexte d’une galerie universitaire, de les faire découvrir à de nouvelles générations d’étudiants, de jeunes artistes et d’autres publics mobilisés plus récemment par l’art contemporain.

Le catalogue

La Galerie de l’UQAM, productrice de l’exposition Nancy Spero. L’image parlée / The Spoken Image, publie également un catalogue. Un essai substantiel de la commissaire Louise Déry, la reproduction de toutes les œuvres exposées, une section supplémentaire sur l’impressionnante mosaïque que l’artiste vient de compléter dans le métro de New York et une documentation complémentaire sont inclus dans l’ouvrage de 96 pages en couleur qui se présente avec une couverture rigide. Il est distribué par la Galerie de l’UQAM au coût de 25 $.

Informations biographiques

Nancy Spero est née à Cleveland en 1926. Au coeur des années soixante, elle débute sa carrière sur le terreau inhospitalier d’une histoire de l’art américain subordonnée aux effets héroïques de la grande peinture expressionniste abstraite et au règne déferlant du Pop Art. Nancy Spero, tout entière vouée à son théâtre de résistance, produit des œuvres issues d’une réaction contestataire au pouvoir mâle pendant la guerre du Vietnam et se propulse avec virulence sur l’échiquier d’une scène artistique new-yorkaise dédaigneuse des premières audaces féministes. À partir de 1974, sa décision de ne recourir qu’à la représentation féminine, combinée à l’épanouissement formel considérable de ses installations de dessin, radicalisent sa démarche. Sur fond de protestation, de lutte et d’ironie inscrites dans une recherche artistique énergique, iconoclaste et inventive, elle réinvente l’histoire. Depuis, ses œuvres sont l’objet d’une attention admirative par l’ensemble de la scène internationale.

Au Canada, on compte sa présence au sein de quelques expositions individuelles et collectives, dont la première eut lieu à la Galerie France Morin en 1982 et les plus récentes au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa et chez Optica à Montréal en 1993. Au cours de ces années, plusieurs œuvres ont également fait leur entrée dans quelques collections canadiennes, en particulier à Ottawa, à Toronto et à Vancouver.