Nadia Seboussi. Le dernier été de la raison

Finissante de la maitrise en arts visuels et médiatiques, UQAM

Artiste : Nadia Seboussi

13 janvier 2012 - 18 février 2012

Vernissage : 12 janvier 2012, 17 h 30

L’histoire des sociétés est marquée par une série de violences. Certaines sont arrivées à « dompter » ces violences sociales et politiques, d’autres – telles l’ex-Yougoslavie, le Rwanda, l’Algérie – ont connu des guerres civiles ces dernières années. C’est la représentation visuelle de cette violence à visée politique que l’artiste Nadia Seboussi a choisi de questionner dans son exposition Le dernier été de la raison. Présentée à la Galerie de l’UQAM du 13 janvier au 18 février, l’exposition de cette finissante de la maîtrise en arts visuels et médiatiques tente de restituer la réalité sociopolitique de la guerre civile algérienne (1990-2000), une guerre qui a opposé l’aile politique et armée de la mouvance islamique à la dictature militaire au pouvoir.

Nadia Seboussi. Le dernier été de la raison

Le titre Le dernier été de la raison est tiré du dernier roman inachevé de l’écrivain, poète et journaliste Tahar Djaout. C’est cet homme qui a malheureusement inauguré la liste des intellectuels assassinés au début du conflit, en 1991. Le titre renvoie aussi à l’été de cette année en question à partir de laquelle l’Algérie a basculé vers une folie meurtrière qui a ravagé le pays.

L’œuvre Le dernier été de la raison est née de l’intérêt de l’artiste pour l’image de presse et de sa capacité à rendre un événement historique tel que la guerre civile, afin de comprendre comment l’image de presse participe à la transmission et à l’écriture de l’histoire. L’artiste est retournée dans son pays d’origine (l’Algérie) à la rencontre des photographes de guerre qui ont couvert cette période charnière de l’histoire politique pour saisir l’inscription photographique du conflit. Ces témoignages ont été collectés clandestinement, dans l’urgence, en raison de l’insécurité qui règne encore sur le territoire traversé par des violences politiques plurielles.

L’artiste a également demandé à la diaspora algérienne de se prononcer sur l’image de presse qui a marqué son imaginaire durant la guerre civile. Les réponses, compilées sous la forme d’un livre, traduisent toute la violence politique dont a été victime la population civile et démontrent le pouvoir qu’ont les images à produire un imaginaire de la guerre.

En galerie, une installation, composée de quatre écrans, rend compte des conditions sociopolitiques dans lesquelles les images ont été produites. Elle est accompagnée par la présentation des unes de journaux algériens parues durant la guerre civile sous la censure pratiquée par la dictature militaire. Ces premières pages de journaux témoignent de l’espace accordé à l’image de presse durant le conflit et donnent une lecture officielle des événements les plus marquants de la guerre civile. Le livre traduit, quant à lui, l’impact des images publiées sur la collectivité.

L’artiste

Née en Algérie, Nadia Seboussi vit et travaille à Montréal depuis 2002. Ses œuvres ont été montrées dans diverses expositions collectives à Montréal et en Algérie (Galerie de l’UQAM, espaces Jean-Brillant, la Galerie Art mûr, CDEx). Elle complète, avec l’exposition Le dernier été de la raison, sa maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, sous la direction du professeur David Tomas.

Appuis

Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH)