Mémoire et antimémoire

Commissaire : Françoise Le Gris

Artistes : Ghislaine Charest, Chantal duPont, Nicole Jolicoeur, Marie-Christiane Mathieu

15 janvier 1999 - 20 février 1999

Vernissage : 14 janvier 1999, 17 h 30

Il y a plus de 60 ans, en 1938, les deux célèbres anthropologues Margaret Mead et Gregory Bateson rapportaient, d’un séjour de deux ans à Bali, 25 000 clichés photographiques, plusieurs films et, pour le compte de l’American Museum of Natural History, une collection de milliers d’artefacts. Ces archives et collections, déposées dans des Institutions américaines de renom, restaient, depuis lors, quasiment ignorées.

Françoise Le Gris, professeure au Département d’histoire de l’art et commissaire de l’exposition, partageant des intérêts d’une part pour la photographie et les modes d’expression contemporains et d’autre part, pour la culture balinaise, a conçu le projet d’inviter quatre artistes de Montréal à élaborer des propositions artistiques autour de la notion de « document », d’après les Archives de Mead et Bateson. Fortes de la conviction que la réalité en jeu, dans le document à caractère historique ou scientifique, vient constamment interpeller la conscience créative contemporaine, la commissaire et les artistes ont favorisé le surgissement d’interactions entre la mémoire instituée par les documents d’archives (films, photos, artefacts) et une remémoration intensifiante qui choisit, sélectionne et compose les éléments d’une culture autre, selon des captures subjectives, générées par le souci esthétique autant que sémantique. C’est ici que l’on pourrait parler d’antimémoire.

Les installations des quatre artistes, Ghislaine Charest, Chantal duPont, Nicole Jolicœur et Marie-Christiane Mathieu, sont centrées sur l’exploitation et le détournement du « document », par l’utilisation des moyens photographique, filmique, vidéographique et holographique. Les installations incorporent également des éléments sonores, voix d’enfants, musique de gamelan, bruits d’animaux et de la nature ambiante, conférant une dimension “exotique” accrue au monde évoqué de la culture balinaise.