Francis Alÿs. The Last Clown
Commissaire : Michèle Thériault
Artiste : Francis Alÿs
Plug In, Winnipeg
5 mai 2000 - 24 mai 2000
Vernissage : 5 mai 2000, 20 h 00
Plug In présente l’exposition de l’oeuvre inédite de Francis Alÿs intitulée The Last Clown. Le commissariat est assuré par Michèle Thériault. L’exposition, qui bénéficie de l’appui du Conseil des Arts du Canada, est mise en circulation par la Galerie de l’Université du Québec à Montréal.
Francis Alÿs, artiste belge qui vit à Mexico depuis une douzaine d’années, produit une œuvre protéiforme qui comporte une activité de promenade en milieu urbain, une activité picturale et de production d’objets singuliers, et la réalisation de vidéos et de films. Alÿs est un voyageur inlassable et cette condition « d’être en transit » imprègne sa démarche. Au cours des années 90, Alÿs a effectué des promenades-interventions et présenté ses œuvres aux Biennales de Venise, d’Istanbul, de La Havane et de Melbourne. Il a entre autres participé aux expositions SITE Sante Fe (1995), In Site 97 (Tijuana, Mexico/San Diego, É.U.), et NowHere au Louisiana Museum, Copenhague (1996).
Le déplacement en milieu urbain, les rencontres et les conversations fortuites qu’il occasionne, les histoires qui s’entrecroisent viennent nourrir son œuvre. C’est en se promenant dans Mexico et dans les villes qu’il est amené à visiter, qu’il se façonne en tant qu’artiste, qu’il trace discrètement la configuration de ses images et qu’il raconte ses histoires – un peu de la même manière qu’une ville peut s’inventer. Son œuvre est à la fois énigmatique et ironique, grave et légère. De par les diverses formes qu’elle emprunte, elle enquête aussi sur le rôle de l’artiste et examine les paramètres pouvant définir une pratique artistique aujourd’hui.
Alÿs s’intéresse aux notions d’auteur et d’originalité en art et a, en outre, réalisé une suite de tableaux en collaboration avec des peintres-artisans mexicains (rotulistas). Francis Alÿs évoque la figure de l’artiste nomade et résolument postmoderne dont l’atelier est aussi bien la rue que la table de travail, la ville que l’avion qui l’amène à sillonner le monde. Cette œuvre constitue en quelque sorte une forme de résistance car elle fait surgir à tout moment l’imprévisible et l’insolite au sein des forces réductrices de la mondialisation.
Dans ses dessins et tableaux habituellement regroupés en série, on retrouve souvent un personnage au complet gris, anonyme et muet, qui est représenté dans toutes sortes de poses et de situations singulières. Le familier et l’anodin tissent une histoire hors du commun. Francis Alÿs présente à la Galerie de l’UQAM une œuvre inédite intitulée The Last Clown. Elle comprend d’un film en boucle et une suite de dessins et de tableaux. C’est l’histoire d’une rencontre accidentelle entre un promeneur et un chien. En explorant l’aléatoire Alÿs élabore une réflexion sur le rôle que jouent le rire et le dérobement dans les divers aspects de l’activité de création et dans les multiples territoires qu’occupe l’artiste.
À l’occasion de l’exposition, la Galerie de l’UQAM publiera un catalogue sur The Last Clown, incluant un essai de Michèle Thériault. L’ouvrage paraîtra sous peu.