Edith Brunette. Caméraroman
Finissante de la maitrise en arts visuels et médiatiques, UQAM
Artiste : Edith Brunette
6 septembre 2011 - 8 octobre 2011
Vernissage : 9 septembre 2011, 18 h 00
Captant tous nos faits et gestes, les caméras de surveillance sont dorénavant monnaie courante dans les différents lieux publics que nous fréquentons quotidiennement. C’est cette intrusion et l’absence de loi qui l’accompagne que l’artiste Edith Brunette a choisi de questionner dans son exposition Caméraroman. Présentée à la Galerie de l’UQAM du 6 septembre au 8 octobre, l’exposition de cette finissante de la maîtrise en arts visuels et médiatiques présentera la comédie romantique sous un tout autre angle…
Edith Brunette. Caméraroman
Caméraroman est née de l’intérêt de l’artiste pour les questions du contrôle des espaces publics et de l’information et fait le pari de documenter une série de performances en s’appuyant sur les images des caméras de surveillance. L’artiste a demandé à des non-acteurs de reproduire, dans divers espaces publics, des scènes de films qui, mises bout à bout, reproduisent le schéma type de n’importe quelle comédie romantique. Une structure idéale qui, pour caricaturale qu’elle soit, finit par imprégner nos attentes face à ce que devrait être notre propre vie amoureuse. Tout en cherchant à s’insérer le plus discrètement possible dans les lieux où elles se produisent, les scènes rejouées se heurtent alors aux imperfections du quotidien et au jeu maladroit des acteurs, provoquant des doutes chez leur public éventuel.
En galerie, une installation composée de dix moniteurs rend compte des tentatives de l’artiste afin de récupérer les images captées par les caméras présentes sur les lieux des interventions. Les bandes recueillies – ou refusées – forment une séquence narrative fragmentaire, trouée d’écrans noirs. S’appuyant sur une réglementation partielle laissée à l’interprétation des gestionnaires, ces démarches et leur succès variable deviennent ainsi les témoins, non seulement des performances, mais également du vide juridique entourant la vidéosurveillance.
Caméraroman s’insère dans une démarche de réappropriation des textes, images et espaces de la communication de masse poursuivie par l’artiste depuis plusieurs années. Par des tactiques de fragmentation et de décontextualisation, le travail d’Edith Brunette vise à re-complexifier des discours qui tendent à recouvrir toute problématique sociale sous des formules accrocheuses et des schémas simplificateurs. Avec Caméraroman, il ne s’agit pas tant de dénoncer la multiplication des caméras, que d’observer les moyens employés par nos institutions pour esquiver la controverse entourant ces nouveaux moyens de surveillance.
À propos de l’artiste
Artiste multidisciplinaire, Edith Brunette vit et travaille à Montréal. Son travail a été présenté dans diverses expositions collectives à Montréal (CDEx, Atelier circulaire) et à l’Université de York (Toronto). Elle complète avec l’exposition Caméraroman sa maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, sous la direction du professeur David Tomas.