Raphaëlle de Groot. En exercice

Commissaire : Louise Déry

Artiste : Raphaëlle de Groot

24 février 2006 - 1 avril 2006

Vernissage : 23 février 2006, 17 h 30

La Galerie de l’UQAM présente Raphaëlle de Groot. En exercice, à compter du 24 février 2006. L’exposition, réalisée par la commissaire Louise Déry, implique la présence fréquente de l’artiste dans l’espace d’exposition, de même que la participation active du public et de groupes de visiteurs pour l’assister dans son programme d’exercices.

La démarche de l’artiste

Installation, performance, vidéo, intervention publique, livre d’artiste, montage sonore, publication, commissariat : les réalisations de Raphaëlle de Groot ne se définissent pas vraiment en fonction d’une discipline artistique, elles s’organisent plutôt par projets. L’artiste réalise de vastes chantiers de recherches qui l’entraînent au cœur de réalités aussi diverses que celles des non-voyants, des communautés religieuses ou encore des ouvriers du textile. Elle s’y investit longuement, invente toutes sortes de stratégies pour en sonder les caractéristiques, multiplie les interventions auprès des individus concernés par ces milieux, collecte quantité de traces qu’elle classe et organise patiemment de manière à constituer des corpus témoins. Les résultats de cet impressionnant labeur brouillent l’idée que l’on se fait aujourd’hui du rôle de l’artiste. Ils en donnent une image inédite et ouverte, bien que déstabilisante et incertaine. Or, c’est dans le questionnement de cette image que réside l’entreprise de Raphaëlle de Groot.

L’exposition

L’exposition Raphaëlle de Groot. En exercice présente plusieurs états de la recherche de l’artiste. En guise d’introduction, certains fragments rétrospectifs d’œuvres antérieures sont réunis afin de donner, comme un fil chronologique, un aperçu d’une dizaine d’années de travail. En aparté, le visiteur découvrira des traces, spécimens et documents qu’il pourra examiner pour se faire une idée du processus de collecte et d’archivage propre à cette démarche.

Un second espace de la Galerie est alloué à la recherche la plus actuelle de Raphaëlle de Groot. On y constatera qu’elle s’emploie littéralement à transformer la figure de l’artiste, à la remodeler, à la retourner sur elle-même et à la refigurer à dessein d’en ausculter d’autres traits et d’autres facettes. Pendant toute la durée de l’exposition et souvent en direct, elle s’exercera à se suspendre dans le vide, à se fabriquer d’impressionnantes têtes en papier, à s’affubler de prothèses encombrantes, à dessiner et à filmer à l’aveugle, à interpeller le visiteur afin qu’il participe à son expérimentation. Cette mise en exercice remue plusieurs notions liées au statut de l’artiste, au travail d’atelier, à l’effort physique, à la mesure du risque et à l’émergence de l’œuvre. Elle transforme également la nature des liens de l’œuvre avec l’artiste, le commissaire, le critique, le spécialiste et le spectateur, par le fait d’une pratique artistique qui se donne pour programme de se pratiquer en public.

Un dernier volet consacré à une expérience dans une usine de textiles à Biella en Italie montre comment Raphaëlle de Groot, après s’être mise au travail et en œuvre dans un milieu réel, traite les données recueillies et les configure en archives organisées, faisant ultimement du projet artistique une œuvre en soi. Ce projet à volets multiples a été réalisé de 2002 à 2004 en collaboration avec la Cittadellarte-Fondation Pistoletto et le Lanificio F.lli Cerruti. L’initiative impliquait une résidence de six mois au sein de l’usine Cerruti.

Performance pendant la Nuit blanche

Dans le cadre de la Nuit blanche du Festival Montréal en lumière, Raphaëlle de Groot sortira de l’espace privé de l’atelier pour présenter, de 23 heures à 2 heures, une performance interactive impliquant le recours à des images vidéographiques prises en direct.

L’artiste

Raphaëlle de Groot détient un baccalauréat en arts visuels de l’UQAM et a participé à un programme d’échange à la State University of New York. Elle termine présentement une maîtrise à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions individuelles à Montréal dont au Centre des arts actuels Skol (1999) ainsi qu’à Occurrence (2001) et, plus récemment, en France, au centre Le Quartier (Quimper, 2004). Elle a fait partie des expositions collectives Negotiating Us, Here and Now (Leeds City Art Gallery, Leeds, Angleterre), Just my imagination (Art Lab, University of Western Ontario, London, Canada), Ils causent des systèmes (Musée national des beaux-arts du Québec) et, entre autres, Point de chute (Galerie de l’UQAM).
raphaelledegroot.net

Catalogue et carnet d’interprétation

La commissaire Louise Déry est en train de rédiger la première monographie importante sur Raphaëlle de Groot. Il s’agira d’un ouvrage parcourant dix ans de travail et qui sera abondamment illustré. La parution est prévue pour septembre 2006.

Pour accompagner l’exposition et guider les visiteurs, un carnet d’interprétation paraîtra dès l’ouverture pour sensibiliser le public à des notions telles que la performance, l’exercice artistique, la collecte, la résidence d’artiste, etc.

Partenaires

L’exposition est produite par la Galerie de l’UQAM. L’exposition et le carnet ont été rendus possibles grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des Arts du Canada et du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture.

Œuvre liée